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La Suisse est un marché attractif mais complexe. De ce fait, bien que les enseignes françaises s’intéressent au territoire helvétique, elles s’y développent peu. Voyons comment se préparer à un développement en Suisse en tenant compte des spécificités de ce marché.

Le marché suisse présente de nombreux atouts :

Un pouvoir d’achat élevé. Selon un article récemment paru dans le magazine Bilan « Le pouvoir d’achat d’un habitant de Suisse est le triple du pouvoir d’achat moyen d’un Européen ». Les établissements suisses des enseignes internationales que nous accompagnons ont souvent les paniers moyens les plus élevés du réseau.

Des réglementations souples. Les aspects administratifs d’une création et d’une gestion d’entreprise sont facilités. Il n’y a, par ailleurs, pas de réglementation spécifique concernant la relation de franchise (Pas de DIP par exemple).

Du fait de sa proximité géographique et linguistique, les enseignes françaises ont tendance à traiter la Suisse dans la continuité de ce qu’elles ont mis en place en France. Certaines confient au responsable développement de la région Rhône-Alpes ce morceau de territoire supplémentaire, convaincues qu’il s’en débrouillera avec l’efficacité dont il a su faire preuve en France.

Il ne faut pourtant pas négliger les différences culturelles, réglementaires et économiques qui séparent les deux pays :

Une réalité économique très différente : Si le pouvoir d’achat des consommateurs tire vers le haut les chiffre d’affaires des établissements suisses ; il faut tenir compte, dans la construction du modèle économique, de loyers et salaires significativement plus élevés que dans le reste de l’Europe (le salaire médian suisse est de CHF 6’200.-).
Un pays de 8 millions d’habitants… et 3 langues. Aborder le marché suisse suppose de mettre en place une stratégie dédiée pour un marché de 8 millions d’habitants dont seulement 2 millions en Suisse romande. La Suisse est par ailleurs constituée de 26 cantons qui ont chacun des particularités et parfois des réglementations spécifiques.
Un accès au financement difficile. Les banques suisses sont frileuses lorsqu’il s’agit d’octroyer un prêt dans le cadre d’une création d’entreprise. De ce fait, la majeure partie des franchisés que nous accompagnons financent l’intégralité de leur projet en fonds propres. Cet aspect complique considérablement le développement.
Un mode d’entrepreneuriat encore peu répandu. La franchise est moins connue et moins bien comprise qu’en France. Les entrepreneurs ne songent pas spontanément à la franchise lorsqu’ils ont un projet de création d’entreprise.

C’est pourquoi, nous travaillons avec les enseignes que nous développons sur une adaptation de leur concept et de leur stratégie de développement avant de les mettre en relation avec de potentiels franchisés.

La Suisse dispose d’un extraordinaire potentiel de développement en matière de franchise. On constate que ce secteur se structure peu à peu et suscite un intérêt croissant de la part des médias et des entrepreneurs.

La réussite d’un développement en Suisse repose néanmoins sur une bonne préparation : La formation du responsable développement et de l’animateur réseau aux spécificités du marché ; un accompagnement par des spécialistes locaux qui connaissent le marché suisse ; une adaptation du concept par le biais d’un établissement pilote qui pourra être exploité par l’enseigne elle-même ou un master-franchisé.

Auteur:
Chloé Lavie

Directrice de REMI(DEV) – L’agence de développement du commerce en réseau
www.remidev.com

*Quelques définitions : franchise directe vs. master-franchise. Une enseigne dispose de 2 options lorsqu’elle souhaite aborder un nouveau marché :

La franchise directe – Elle crée, elle-même ou par l’intermédiaire d’un franchisé « pionnier », une unité pilote en Suisse. Elle pilote l’adaptation de son concept au marché. Elle recrute des franchisés et assure leur formation et leur accompagnement en direct.

La master-franchise – Elle accorde à un master-franchisé l’exclusivité de la marque sur toute la Suisse. Le master-franchisé jouera le rôle de franchiseur sur le territoire qui lui est alloué. Il sera en charge de créer une unité pilote et adapter le concept au marché (traduire les documents,…) , de recruter des franchisés et d’accompagner ces derniers dans la mise en place du concept dans leur établissement.